Histoire du PEPS et du Service des activités sportives

Le sport et l’activité physique ont toujours suscité un certain intérêt à l’Université Laval. Dès la fin du 19e siècle, les étudiants manifestent le désir de bouger. Pendant plusieurs décennies, les initiatives demeureront restreintes jusqu’à l’apparition des ligues interuniversitaires. La création du Rouge et Or en 1949 et l’inauguration du PEPS en 1971 ont transformé cet intérêt en engouement avec l’ampleur et le succès que l’on connaît aujourd’hui.

La genèse

Le professeur de chimie Philibert L'Écuyer, ardent défenseur de la cause sportive, exerce des pressions auprès de l'Université Laval dès 1946 afin que soit considérée la construction d'installations d'éducation physique et de sport pour les étudiants universitaires. On constate alors une volonté conjointe de la Commission athlétique, des Anciens et de l'Association générale des étudiants de contribuer à l'élaboration graduelle du centre sportif. En 1959, des premiers plans sont proposés, mais ils soulèvent quelques questions quant aux besoins d'ordre académique.

La création du Service des activités sportives

Après un débat pour définir qui allait gérer le nouveau pavillon sportif, l'Université Laval retient l'option d'une structure non reliée aux facultés. Le Service des activités sportives (SAS) est mis sur pied au mois de mars 1970 pour la gestion des programmes d'activités physiques, des installations et des équipements sportifs. Gaston Marcotte devient son premier directeur.

L'organisation et le financement du sport universitaire incombent aussi désormais au SAS, ce qui entraîne l'abolition de la Commission athlétique. En 1973, la gestion des installations et des équipements sportifs est dissociée de celle de la programmation des activités. On crée alors le Service des installations et des équipements sportifs (SIES), dont Jean Lemieux est le premier directeur. À la direction du Service des activités sportives (SAS), Jacques Loiselle prend le relais de Gaston Marcotte. Le SIES existe jusqu'en 1995 alors que celui-ci est refusionné avec le SAS.

L'héritage de Gaston Marcotte

En mars 1970, on confie à Gaston Marcotte les rênes du Service des activités sportives qui aura à gérer le tout nouveau PEPS, immense complexe sportif dont l'ouverture est prévue pour septembre. En tant que premier directeur du SAS, il s'avère l'âme dirigeante d'une équipe de direction hors paie et un chef d'équipe avec des projets éblouissants. Pour réaliser son mandat, il s'entoure d'une équipe solide afin que le PEPS devienne la plus formidable institution du genre en Amérique du Nord. Il veut servir à la fois les étudiants, les professeurs, les employés de l'Université, les Anciens et le public en général. Il entend jouer un rôle-clé dans le développement des sports non seulement pour la Cité universitaire, mais pour tout le Québec. Sa feuille de route est une garantie de succès.

Gaston Marcotte n'a jamais hésité à bousculer les traditions universitaires pour faire avancer les choses en empruntant parfois des chemins différents pour atteindre les décideurs. Il était un gestionnaire visionnaire à l'origine, notamment, du projet de construction de l'aréna du PEPS en collaboration avec le Département d'éducation physique. Il savait faire confiance et motiver et il n'hésitait pas à valoriser les bons coups de l'équipe et l'appui des partenaires qui y avaient contribué.

Éducateur dans l'âme, Gaston Marcotte a toutefois orienté le reste de sa carrière vers l'enseignement. Son passage de trois ans à la direction du SAS aura été éphémère, mais l'héritage qu'il a laissé se veut perpétuel.

L'inauguration du PEPS

Les travaux débutent le 14 juillet 1969. Le complexe sportif ouvre officiellement ses portes pour la rentrée de l'automne 1970, le 9 septembre. Une réalisation grandiose issue de la détermination de l'Université, des Anciens, des membres de la CAUL et des professeurs et chercheurs du DEP, qui concrétisait le souhait de Philibert L'Écuyer. Enfin, toutes les activités sportives de l'Université offertes aux étudiants étaient réunies sous un même toit. Construit finalement au coût de 7,5 millions de dollars, ce véritable "palais des sports" dispose de 300 000 p2 de locaux pour répondre aux besoins des étudiants et du personnel de l'Université.

L'inauguration officielle du PEPS se fait le 22 janvier en présence des principales autorités civiles et universitaires. Lors des cérémonies d'inauguration qui se déroulent dans le très vaste stade couvert, le recteur de l'époque, Monsieur Louis-Albert Vachon, déclare que "l'ouverture officielle de ce pavillon marque un moment historique dans la vie et l'évolution de l'Université Laval". Une déclaration qui prendra tout son sens au fil des années même si au départ, certains "experts" prédisaient au PEPS un avenir d'éléphant blanc.

L'ouverture à la collectivité

Le PEPS avait été pensé et conçu au départ pour les besoins de la communauté universitaire. Les installations étaient accessibles uniquement aux étudiants et aux employés de l'Université ainsi qu'aux diplômés membres de l'ADUL.

En 1980, le PEPS s'ouvre à la communauté régionale et ses installations sont désormais accessibles à toute la population de la communauté urbaine de Québec. La programmation sportive est adaptée en conséquence. Les aînés, les enfants et les femmes enceintes sont au nombre des nouvelles clientèles externes qui fréquentent le PEPS.

Il faut dire que le PEPS a connu, dès ses débuts, une popularité fulgurante. Après quelques mois d'opération, le PEPS comptait déjà 6000 membres. En 1980, avec l'ouverture sur la collectivité, le quart de million d'utilisateurs est atteint. Et ce n'est qu'un début... 

Des ajouts de taille

Bien que le PEPS s'avérait lors de son ouverture une infrastructure sportive colossale, il fallait se rendre à l'évidence qu'il n'était pas pour autant un complexe parfait dans la mesure où d'autres installations ont dû être ajoutées au fil des ans. La capacité d'adapter, d'améliorer et de développer des nouvelles intallations sportives est d'ailleurs un élément-clé de l'histoire du PEPS.

En 1974, une piste extérieure d'athlétisme de 400m se greffe officiellement aux autres installations du PEPS.

Coïncidant avec le cinquième anniversaire du PEPS, on inaugure le 24 janvier 1976 le nouvel aréna incluant deux patinoires. Pour l'une d'entre elles, 2000 places assises permettent d'accueillir les foules lors d'événements sur glace.

Les années passent et l'attractivité du PEPS ne se dément pas. Plusieurs frappent à la porte en espérant pouvoir greffer au PEPS de nouvelles installations qui lui permettront de diversifier encore plus son offre de service. Le PEPS continue donc de se développer à l'intérieur comme à l'extérieur.

En 1991, on inaugure un centre d'enseignement et de pratique du golf (Golf Campus), suivi l'année suivante par un centre d'escalade intérieure avec parois artificielles et caverne.

La revitalisation des terrains extérieurs

La popularité grandissante du football Rouge et Or n'est pas étrangère à l'amélioration du stade extérieur. Au lendemain d'une première conquête de la Coupe Vanier (1999), un projet de mise à niveau du stade voit le jour.

Réalisé sur trois années consécutives, ce projet comporte notamment le remplacement de la surface gazonnée naturelle par une surface synthétique de nouvelle génération (une première au Canada). On dote aussi le stade de gradins additionnels d'une capacité de 7000 spectateurs. Finalement, la piste d'athlétisme de 400m, qui n'avait pas été retapée depuis sa construction en 1974 subit une cure de rajeunissement complète.

En 2011, après avoir été foulée pendant une décennie, la surface synthétique du stade extérieur doit de nouveau être remplacée par une de nouvelle génération. Le SAS en profite pour accorder le même traitement à trois autres terrains extérieurs jusqu'alors gazonnés, deux sur les terrains situés près du Chemin des Quatre-Bourgeois et un autre près du pavillon Louis-Jacques-Casault. L'exercice se répètera selon un intervalle similaire dans le futur.

Le projet d'agrandissement

En 2000, Gilles D'Amboise et Jean Lemieux jettent les bases d'un projet d'agrandissement pour accroître la superficie du PEPS de plus de 50%. Les gouvernements provincial et fédéral acceptent d'investir 37,5 M$ chacun dans le projet. La ville de Québec allonge de son côté 10 M$ supplémentaires pour compléter le montage financier qui permet la mise en chantier du projet. 

Le 17 janvier 2012, on procède à l'inauguration officielle du stade de soccer-football intérieur, première phase du projet. On profite de cet événement pour annoncer que le stade portera le nom de Stade TELUS-Université Laval. Le consortium d'architectes ABPC et Coarchitecture a été maintes fois primé pour cette oeuvre.

On profite de la construction du stade pour apporter des améliorations au stade de football contigu. Des salons privés sont intégrés au bâtiment. On ajoute aussi un deuxième étage de gradins du côté est en plus d'installer un système d'éclairage attendu depuis longtemps.

Les travaux de l'agrandissement du PEPS sont complétés quant à eux le 13 juin 2013. Les nouvelles infrastructures comprennent notamment un amphithéâtre gymnase de 3100 sièges, une piscine de dimension olympique comptant 10 corridors et une salle d'entraînement fenestrée sur trois étages. Depuis 2015, la partie correspondant à l'agrandissement du PEPS porte le nom d'Espace sportif Desjardins-Université Laval. 

La Clinique du PEPS

En octobre 2018, près de cinq décennies après sa création, on inaugure la nouvelle Clinique du PEPS. Toujours spécialisée en sport, cette clinique multidisciplinaire répond désormais mieux aux besoins grandissants de la clientèle issue autant de la communauté universitaire que de la collectivité régionale. Elle présente une formule innovante dans le milieu universitaire où des patients, des professionnels de la santé spécialisés en sport, des enseignants, des chercheurs, des stagiaires et des athlètes de pointe peuvent désormais bénéficier d'un large éventail d'expertises et de services au même endroit.

Son histoire débute en 1971. Le Dr Pierre Béliveau, alors physiatre à l'Hôtel-Dieu de Québec, a jeté les bases de la première clinique, accompagné dans cette aventure par le physiothérapeute Georges Morisset. Pendant plus de 45 ans, la clinique a exercé ses activités de médecine et de physiothérapie du sport avec régularité dans des locaux situés au deuxième sous-sol. Au fil des ans, grâce à du personnel compétent et dévoué, elle s'est forgé une solide réputation. L'ouverture de l'agrandissement du PEPS en 2013 a mis la table à la réalisation d'un projet longuement souhaité, celui de relocaliser la clinique afin qu'elle soit facilement accessible à sa clientèle et qu'elle bénéficie d'une visibilité accrue.

Les événements de renommée internationale

De tous les événements qui se sont déroulés au PEPS, la visite du pape Jean-Paul II en 1984 demeure le plus grandiose. Québec avait été désignée comme arrêt initial du premier pape de l'histoire à fouler le sol canadien. La piste d'athlétisme extérieure, où était aménagé l'immense autel de Sa Sainteté pour la messe en plein air, et les terrains environnants ont accueilli le 9 septembre plus de 300 000 fidèles.

La liste des grands événements est longue et plutôt évocatrice de l'importance d'une infrastructure comme le PEPS pour l'Université, pour la ville de Québec et pour la province. Au fil des ans, on a vu défiler le tournoi de tennis Rothmans (1970-1973), la Superfrancofête (1974), les épreuves de handball des Jeux olympiques de Montréal (1976), le Championnat mondial junior de curling (1977), la remise d'un doctorat honoris causa à Mère Teresa (1986), des entraînements de Rendez-vous 87 (1987), le camp d'entraînement des Nordiques (1989-1994), les Championnats du monde pour non-voyants (2003), les Jeux mondiaux des policiers et pompiers (2005), le Challenge Bell et la Coupe Banque Nationale (2005-2018), la Fed Cup (2014-2016) et le Championnat du monde de nage synchronisée (2013). 

Quelques semaines après avoir remporté le premier titre NBA de leur histoire, les Raptors de Toronto se présentaient au PEPS en septembre 2019 pour leur camp d'entraînement. Ponctué d'entraînements à huis clos et de quelques cliniques pour les jeunes, le camp aura été marqué surtout par le match intra équipe présenté devant plus de 3200 personnes. Pour l'entraîneur, la qualité des installations et la réputation du programme d'excellence Rouge et Or ont grandement fait pencher la balance quant au choix de la destination finale.

Tout récemment, en juin 2025, la Volleyball National League (VNL) fait un saut au PEPS durant son passage dans la ville de Québec. Alors que la majorité des parties se jouent au Centre Vidéotron, une rencontre opposant l'équipe canadienne à celle de l'Italie se tient devant une salle comble dan l'amphithéâtre gymnase.

La première femme à la tête du SAS

Julie Dionne accepte l'intérim à la direction de l'unité à l'automne 2017 et est nommé officiellement directrice du Service des activités sportives le 15 mars 2018. Elle devient, après 48 ans, la premie`re femme à le diriger.

Ancienne étudiante-athlète, elle a porté les couleurs de l'équipe féminine de basketball Rouge et Or de 1998 à 2003. Elle hérite du mandat de poursuivre le travail acharné de ses prédécesseurs qui auront été peu nombreux malgré les 50 ans d'histoire du SAS.

Les directions du Service des activités sportives

  • Gaston Marcotte (1970-1973)
  • Jacques Loiselle (1973-1987)
  • Gilles D'Amboise (intérim 1985-1986, 1987-2012)
  • Christian Gagnon (2012-2017)
  • Julie Dionne (intérim 2017-2018, 2018-...)

Les directions du Service des installations et des équipements sportifs

  • Jean Lemieux (1973-1982)
  • Gilles Vézina (1982-1995)

La première cohorte d'éducation physique au PEPS

C'est en 1960 que la Section Éducation physique a obtenu le statut de département. Les années qui suivirent furent stratégiques. La direction de l'unité a toujours été représentée sur les différents comités de conception du futur PEPS. L'importante intervention de professeurs influents a même joué un rôle crucial dans la mouture finale des plans avant la levée de terre.

La construction du PEPS aura permis de réunir sous un même toit une vaste gamme d'activités sportives jusqu'alors dispersées sur tout le territoire de la ville de Québec. Ce fût bénéfique pour les étudiants en éducation physique qui devaient se mouvoir d'Lune place à l'autre pour assister à leurs cours pratiques.

La première cohorte de bacheliers ayant gradué au PEPS est celle de 1967-1971. À l'époque, ils étaient 45 à décrocher le diplôme de premier cycle. Si l'on jumèle aujourd'hui les bacheliers du DEP à ceux de kinésiologie, la moyenne s'établit à plus ou moins 120 pour les diplômes de premier cycle seulement. Des milliers de diplômés auront suivi leur formation académique sur les bancs de classe et dans les laboratoires du PEPS.

L'éducation à la santé joint l'éducation physique

En 2002, le ministère de l'Éducation du Québec lance le Programme de formation de l'école québécoise pour l'éducation préscolaire et l'enseignement primaire. Ce programme rend du coup officiel l'ajout de l'éducation à la santé à la discipline de l'éducation physique. Une refonte obligée des programmes universitaires de formation à l'enseignement a mené à l'implantation du baccalauréat en enseignement de l'éducation physique et à la santé.

Ce programme poursuit le travail de restructuration du Département d'éducation physique amorcé en 1997 qui a conduit à la création de deux nouveaux programmes de 1er cycle: un baccalauréat en enseignement de l'éducation physique (BEÉP) pour la formation des éducateurs physiques selon les exigences du ministère de l'Éducation du Québec et un baccalauréat avec majeure en sciences de l'éducation physique (BSÉP).

Par ailleurs, à la même période, on crée le nouveau programme de baccalauréat en intervention sportive, un programme unique au Canada dont la raison d'être est la formation d'intervenants compétents pour travailler dans le domaine de l'entraînement et de l'administration au sein des organisations sportives locales, régionales, provinciales ou nationales.

La kinésiologie se définit

La création du programme de baccalauréat en kinésiologie en 1997 marque l'intégration de la discipline à l'Université. Ce programme émane d'un processus de révision majeure du baccalauréat en sciences de l'activité physique, alors rattaché au Département d'éducation physique. On accueille donc à l'automne la première cohorte d'étudiants en kinésiologie.

Au printemps 1999, les programmes de maîtrise et de doctorat en sciences de l'activité physique emboîtent le pas et deviennent, eux aussi, une maîtrise et un doctorat en kinésiologie. C'est en juin 2007 que le DESS en kinésiologie clinique voit le jour et en mai 2012 que le DESS en ergonomie et innovation est créé de façon conjointe avec le Département des relations industrielles.

De 1997 à 2012, ces programmes d'études sont rattachés au Département de médecine sociale et préventive de la Faculté de médecine. Le 1er mai 2012, la Division de kinésiologie devient le Département de kinésiologie. Le développement considérable qu'a connu la kinésiologie sur le plan de ses programmes d'études et l'excellence de la recherche dans cette discipline expliquent la décision unanime des hautes instances universitaires de créer ce nouveau département au sein de la Faculté de médecine. Le Département de kinésiologie est le premier, parmi les établissements universitaires québécois, à être rattaché à une faculté de médecine.

 

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HOMMAGE AU MÉRITE

De 2000 à 2010, le Service des activités sportives a intronisé sur son mur Hommage au mérite 31 personnes qui ont donné un sens véritable et une dimension exceptionnelle à leur intervention dans le milieu du sport à l'Université Laval. Le mur n'est plus, mais la mémoire de ces êtres d'exception demeure. Voici les biographies qui avaient été produites.